le 31 mai à 20h30 à la résidence.
Projection des documentaires Art et consommation et Arman, portrait d'un sculpteur
Art et consommation

Documentaire, France, 1997.
Réalisation : Philippe Simon. Durée : 26 minutes.
A la fin des années 50, voitures, machines à laver, télévisions, etc., débarquent dans tous les foyers. La production industrielle empile les objets dans les supermarchés. Les artistes du Nouveau Réalisme et ceux du Pop art célèbrent, parfois sans la contester, cette culture de la consommation : sculpture-assemblage d'objets, réappropriation des stéréotypes pour la création de nouvelles images... En 1960 César invente la "compression", un parallélépipède de ferraille résultant d'une voiture broyée par une presse ; il lui confère le statut d'œuvre d'art.
En 1959, Arman expose ses "Poubelles", une accumulation de détritus trouvés dans la rue, placés dans des boîtes aux parois vitrées. Ces "Accumulations" de déchets ou d'objets en série mettent en scène sur un mode ironique les relations que notre société d'abondance entretient avec le monde industriel.
Claes Oldenburg transpose des objets usuels dans des matériaux inhabituels : il donne à voir et à toucher un quotidien devenu fantastique.
Au début des années 1990, le rêve d'une prospérité pour tous s'est effondré. Dans ses "Tableaux vivants", Gloria Friedmann rend compte des conséquences d'une industrialisation forcenée : chômage, pollution..
La diffusion de ce premier documentaire permet de situer Arman au sein d'une époque.
Arman, portrait d'un sculpteur

Documentaire, France, 1997.
Réalisation : Dominique Rimbault. Durée : 52 minutes.
Ce portrait du sculpteur Arman (1928-2005) retrace la genèse et le développement d'une oeuvre prolifique entre Vence et New York. Il dévoile sa pratique artistique, suggérant parfois une identification du moi à l'oeuvre. Des extraits de films d'archives rendent compte de l'effervescence du Nouveau Réalisme, des rencontres avec les artistes du Pop Art, ainsi que de la reconnaissance tardive en France. Véritable "faiseur d'objets", Arman a hérité d'une passion pour la collection d'objets manufacturés auxquels il donne une forme artistique : de la première "poubelle" remplie d'ordures ménagères récupérées dans l'appartement de sa belle-mère en 1959, aux "accumulations" suivantes, (masques à gaz, tubes de peinture, voitures à Jouy-en-Josas), les objets sont rassemblés selon diverses techniques : remplissage, bétonnage, etc.
La présentation quantitative des objets annule l'identité de chacun d'entre eux. Puis au procédé d'accumulation se substitue bientôt celui de la destruction : de la simple brisure des instruments de musique jusqu'à la recomposition des fragments épars à l'endroit exact de la cassure, les "colères" d'Arman sont bien organisées.
En partenariat avec le CNC.
Définitions (extraites des fiches pédagogiques du Centre Pompidou) :
- Le Nouveau Réalisme a été fondé en octobre 1960 par une déclaration commune dont les signataires sont Yves Klein, Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Pierre Restany, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques de la Villeglé ; auxquels s’ajoutent César, Mimmo Rotella, puis Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps en 1961.
Ces artistes affirment s’être réunis sur la base de la prise de conscience de leur « singularité collective ». En effet, dans la diversité de leur langage plastique, ils perçoivent un lieu commun à leur travail, à savoir une méthode d’appropriation directe du réel, laquelle équivaut, pour reprendre les termes de Pierre Restany, en un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire.
Le terme de Nouveau Réalisme a été forgé par Pierre Restany à l’occasion d’une première exposition collective en mai 1960. En reprenant l’appellation de « réalisme », il se réfère au mouvement artistique et littéraire né au 19e siècle qui entendait décrire, sans la magnifier, une réalité banale et quotidienne. Cependant, ce réalisme est « nouveau », de même qu’il y a un Nouveau Roman ou une Nouvelle Vague cinématographique : d’une part, il s’attache à une réalité nouvelle issue d’une société urbaine de consommation, d’autre part, son mode descriptif est lui aussi nouveau car il ne s’identifie plus à une représentation par la création d’une image adéquate, mais consiste en la présentation de l’objet que l’artiste a choisi.
Il se dissous dans les années 70.
- Le Pop Art anglais désigne un groupe d’artistes qui se manifeste à partir de la moitié des années 50. Son identité se construit autour du cercle intellectuel l’Independent Group. Constitué des peintres Eduardo Paolozzi et Richard Hamilton, du couple d’architectes Alison et Peter Smithson, du critique d’art Lawrence Alloway.
Sans communication explicite avec le Pop Art anglais, le Pop Art américain désigne une tendance née d’initiatives individuelles. S’il n’est pas un mouvement structuré au sens d’un groupe qui organise des manifestations collectives, il a néanmoins une cohérence. Globalement issu du travail de Robert Rauschenberg et surtout de Jasper Johns, il se caractérise par un intérêt pour les objets ordinaires, l'ironie, ainsi que par la confiance en la puissance des images. Le foyer du Pop Art américain est localisé à New York, où exposent tout d’abord des artistes comme Claes Oldenburg et Jim Dine, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, puis James Rosenquist, George Segal, et Tom Wesselman.
Inventé par Lawrence Alloway à la fin des années cinquante, ce terme indique que l’art prend appui sur la culture populaire de son temps, lui empruntant sa foi dans le pouvoir des images. Mais, si le Pop Art cite une culture propre à la société de consommation, c’est sur le mode de l’ironie, comme le donne à entendre la définition du peintre anglais Hamilton de sa production artistique : « Populaire, éphémère, jetable, bon marché, produit en masse, spirituel, sexy, plein d’astuces, fascinant et qui rapporte gros. »
À partir des années 70, les artistes se tourneront vers des préoccupations beaucoup plus contestataires.
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