
Exposition personnelle de Benoît Géhanne dans les locaux de l'association à Paris.
Commissaire : Tom Laurent
Vernissage et signature du catalogue Retenue
le jeudi 9 mai 2019 de 18h à 21h
Exposition du 10 au 26 mai 2019
vendredi, samedi, dimanche de 15h à 19h.
Chamalot-Paris 30, rue Joseph de Maistre - 75018 - Paris

Vue du site du barrage du Chastang (Corrèze), série Projection, peintures murales, 2018

Lorsque l’on va voir un barrage, ce qui frappe, c’est que pour le voir, il faut avant tout s’en écarter. Dès qu’on pénètre le site en tant que tel, on est irrémédiablement voué à le perdre comme horizon.
C’est ce dont Benoît Géhanne a pu faire l’expérience dans trois barrages hydrauliques en Corrèze, qui furent pour lui les lieux de plusieurs arpentages lors d’une résidence à Chamalot puis d’une exposition dans les sites en 2018. Plutôt que d’entreprendre le portrait de chacun de ces sites – un genre qui n’a jamais intéressé sa propre pratique –, ce sont plutôt la signalisation, les panneaux appelant au respect de certains gestes et les codes couleurs industriels, les suites de relations mécaniques de l’ouvrage et leur description dans des plans techniques, les volumes des salles des machines et leur mise à échelle dans des maquettes didactiques, … qu’il a retenus. Autant d’éléments fonctionnels n’ayant de raison d’être que pris dans un faisceau de relations qui sont venus résonner avec son propre travail.
Série de peintures sur aluminium entamée en amont de sa venue dans ces sites, les Retenues explicitent cette logique d’horizons multiples en se développant depuis lors, quitte dans des oeuvres très récentes à troquer le bassin du barrage pour celui d’une piscine. Entre une bande peinte suivant la découpe d’une turbine, son ombre en miroir et le tracé évoquant un cours d’eau sur un plan, un point en appelle toujours un autre, à parcourir ce réseau et à projeter d’autres lignes. Ces déplacements, ces gestes qui pointent sont l’une des mires de Benoit Géhanne, que portent avec une grande évidence les Projections, oeuvres plus anciennes où une forme évoquant le rayon d’un phare ou le mouvement d’un essuie-glace recouvre une plaque de laiton. Au barrage du Chastang, l’un de ces trois sites, on la retrouve peinte à même le mur dans la vaste salle des machines. Rappelant – relativement – la forme courbe de la retenue d’eau à sa crête, quelques 80 mètres plus haut.
Tom Laurent (Commissaire de l’exposition)

|