Le dimanche 24 août à 16h30 à la résidence.

Marion Bataillard
" Ce qui m’intéresse en peinture, c’est l’expérience du corps, la transformation par l’esprit dans le corps, du monde tridimensionnel en image. Le flux d’images intérieures, fait de perceptions et de mémoire. On peint parce qu’on voit, et on voit avec ses yeux mouvants dans un corps mouvant, dans l’espace, et la durée. Là où le travail en grand format m’intéresse pour sa dimension architecturale - avec comme horizon l’image-espace, l’image totale - les petits formats au contraire me permettent de rester fragmentaire, au plus proche du mouvement du désir, légère. Ils sont peints sur de simples planches de bois d’inégales dimensions, plutôt grossièrement découpées, modestes rebuts d’atelier en même temps que précieuses icônes. Il m’a fallu peindre beaucoup de «scènes» avant de pouvoir m’attaquer à une simple nature morte, un simple portrait, ou un simple paysage. Quoi de plus difficile que d’éviter les fadaises sur de si modestes motifs? Ce que je cherche, c’est l’image toujours repuisée à la source de l’Expérience, malgré l’accumulation de toutes les images du monde et de son histoire, malgré la répétition".
sans titre (scène de bacchanale), 2013, huile sur quatre toiles, 520 x 195 cm.
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Yann Lacroix
"La nuit est tombée. Quelqu’un, dehors, dans la tiédeur bleutée de l’été, regarde les fenêtres illuminées de la maison. Dans la profondeur des ombres, l’espace est segmenté par des arbres. La végétation des jardins, encore humide des derniers arrosages, semble croître silencieusement.(...)
Et nous voici dès lors au plus près de la peinture de Yann Lacroix qui est moins une image qu’une expérience et moins une vision qu’une mémoire à l’oeuvre dans l’épaisseur du visible. Regardez ! Le pinceau travaille dans l’effacement et le floutage, de sorte qu’un mouvement agite les feuillages et que les ombres sont mouvantes. Quelqu’un est là, dehors, il se déplace sans bruits dans la nuit bleue. Il observe anxieusement les fenêtres éclairées de cette maison qu’il connaît mais qui n’est plus la sienne. Et l’émoi de cette perte est ressentie par le regardeur car, finalement, c’est nous qui sommes-là, dehors, dans l’ombre, privés de la lumière apaisante, de la chaleur de la maison, étourdi par la révélation brutale de notre inapaisable solitude." Michel Cegarra
Sans-titre, 2013, huile sur toile, 210 x 210 cm
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